GRAINE Poitou-Charentes
Réseau d’éducation à l’environnement en Poitou-Charentes

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Ouverture du cycle des quatrièmes Assises de l’EEDD réussi !

Le lundi 17 octobre c’était l’ouverture du Quatrième cycle d’Assises de l’EEDD à la mairie du 20ème arrondissement de Paris. Cette journée nous laisse beaucoup de souvenirs heureux et un grand surcroît d’énergie.

Nous étions environ 200 participants venant de toutes les régions de France et nombreux étaient les fidèles de l’action collective pour le développement de l’EEDD et dans une proportion égale des jeunes et des nouveaux.

« Un bouleversement culturel »

L’ouverture augurait bien de la journée avec des prises de paroles courtes pour laisser du temps à tous de parler dans les ateliers, toutes et tous en tribune ont bien joué le jeu. Frédérique Calandra maire du 20ème arrondissement de Paris nous accueillait. Elle est complètement au fait de la gravité de la crise écologique et elle pose l’enjeu très raisonnable de « permettre que nos enfants habitent un monde supportable ». Portant un regard d’une grande modernité, elle voit « la ville réserve de biodiversité » et dit que « nous sommes dans un bouleversement culturel », conviction partagée par les éducateurs à l’environnement.

« De notre cohérence naît notre crédibilité »

Je dirai ensuite pour le CFEEDD que tous dans la salle, même si nous venons de sphères d’acteurs différentes, nous avons beaucoup en commun y compris « des rires et du désir », que les « savoirs devenir » sont mis en avant par l’EEDD, que la transition a déjà démarré, que - nous devons apprendre une autre façon d’habiter la terre et que nous avons tous du chemin à faire – et qu’il n’y a « nulle part personne qui n’ai besoin d’éducation à l’environnement », que « de notre cohérence naît notre crédibilité », que « responsabilité et liberté vont ensemble, comme beauté et vérité ou ouverture et humanité ». J’ai en fin invité chacune et chacun à oser et y aller pour organiser chez elle et chez lui des assises dans son territoire et qu’on a jusqu’à novembre 2018 pour ça.

« Une responsabilité qui s’exerce ensemble »

Pour la commission environnement énergie du comité français de la chambre de commerce internationale, Dominique Héron fidèle compagnon de route de l’Espace National de Concertation (ENC) depuis sa création parlera, en évoquant le développement de l’EEDD, d’une « responsabilité qui s’exerce ensemble et c’est l’objet de la concertation que nous vivons à l’ENC ». Coline Roussillo jeune professionnelle de l’EEDD et Marguerite Gueudar-Delahaye lycéenne ont eu des mots magnifiques et ont été très applaudies …presque autant que les enfants chanteurs l’ont été le soir !

On se retrouve autour de valeurs

Elles avaient carte blanche de la part des organisateurs et ont dit : « L’an dernier nous avons vécu la Conférence des jeunes ou COY11. C’était un rassemblement de plus de 250 citoyens, des jeunes de moins de 30 ans, de 55 pays différents qui se sont réunis. Et aussi nombreux et différents que nous soyons, nous nous sommes retrouvés, tous, autour des mêmes valeurs : celles qui nous portent, celles qui nous font avancer : la créativité, l’ouverture d’esprit, la coopération, l’engagement et la considération. »

« Laisser parler le jeune qui est en vous. »

« Nous avons vécu des moments forts, éducatifs, basés sur l’intelligence collective, le travail en groupe, l’amour et la collaboration. Nous avons appris les uns des autres. Et mieux nous nous comprendrons, moins il y aura de conflits autour de nous. Lorsque l’on est jeune, on attend des choses, des actions et des solutions concrètes. C’est important pour nous de savoir pourquoi on agit. On se sent acteurs et on fait des choses qui font avancer, on est dans « le faire »… Nous sommes ici avec vous pour porter la voix des jeunes, mais l’éducation à l’environnement est trans-générationnel : elle réside en chacun de nous. C’est pourquoi nous souhaitons ouvrir ces 4 e assise nationale de l’EEDD avec vous en vous demandant de penser et de laisser parler le jeune qui est en vous. »

« Éducation…formidable outil d’émancipation »

Ensuite c’est Barbara Pompili secrétaire d’Etat à la biodiversité qui a parlé avec un discours engagé. Elle a été à plusieurs reprises applaudie : « L’éducation est, par essence, à l’image de la nature, affaire d’interactions. Et cette logique d’interactions est au cœur de ces assises… si l’éducation à la nature est un enjeu éminemment politique, au sens noble du terme, elle ne doit pas devenir l’otage de positionnements politiciens… La transition écologique, économique et sociale que nous appelons de nos vœux ne pourra pas se faire sans éducation… L’Éducation n’est pas là pour assigner un comportement, bien au contraire, c’est un formidable outil d’émancipation… c’est parce que je crois à la force de l’exemple pour entraîner les gens dans notre démarche que j’ai décidé de lancer une initiative, « biodiversité en action »… La France regorge également d’acteurs engagés, d’initiatives qui marchent, et de dynamiques locales qui associent des groupes sociaux, des institutions, des entreprises, des associations au-delà de leur raison d’être individuelles.

C’est aussi ce que je suis venue saluer au travers de ces assises. Votre démarche est impulsée par la société civile en partenariat avec l’État, les collectivités territoriales, les syndicats et les entreprises volontaires… »

Femmes

Ah oui, je ne l’ai pas dit mais on a encore dû vivre le déséquilibre entre les sexes en tribune avec une écrasante majorité de femmes, elles étaient 5 contre 2 ! Avec, à compter en plus, au premier rang dans la salle George Pau-Langevin ancienne ministre et députée du 20ème et Florence de Massol première adjointe à la mairie qui a tant facilité de choses dans notre préparation pendant plusieurs mois... disons-le en un mot, qui nous a fait confiance, ce qui est bien agréable et donne des résultats !

Intensité créatrice

En un clin d’œil Sophie Descarpentries, coordinatrice générale des quatrièmes Assises, a donné quelques consignes et très vite tout le monde s’est trouvé au travail autour de 10 thèmes de travail ( eau biodiversité, alimentation, santé, gouvernance, financements…) disposés en îlots dans lesquels, pendant deux fois 30 minutes, on pouvait exprimer ses idées et profiter de la facilitation de 2 ou 3 animateurs. Nous étions dans une ambiance qu’on peut qualifier de studieuse. Travail collectif qui a été reconduit dans l’après-midi dans la même intensité créatrice. Ainsi chaque participant aura pu passer 30 minutes sur 4 sujets de son choix. World-café qui a très bien mobilisé. On a récolté des tonnes de notes très précieuses. Notre corpus collectif sur l’EEDD s’est encore beaucoup enrichi.

L’enjeu est de créer une relation d’interdépendance

C’est à Thierry Leréverend, directeur de Teragir et coprésident du CFEEDD que revenait la tâche ardue de nous donner un reflet des discussions. Il a dit debout sur une chaise : « en atelier, nous avons été riches de nos différences. Cela confirme qu’il ne faut pas regarder l’autre comme le problème, car il peut être la solution. Mobilisation citoyennes : il faut des espaces, du temps, et du sens. L’idée de mobiliser fait parfois peur, car elle évoque une "mobilisation contre », alors que l’idée ici est de « se mobiliser pour… » Finance : Nous faisons le constat que la relation des acteurs de l’EEDD vis à vis des financeurs est une relation de dépendance. L’enjeu est de créer une relation d’interdépendance, Santé : il s’agit de la santé mentale et physique. Santé et environnement sont profondément indissociables. Nous sommes tous acteurs de la santé publique. Eau / biodiversité on ne rappellera jamais assez l’importance de s’émerveiller et sortir. Une idée audacieuse : investir les lieux aseptisés, Valeurs / éthique : Ce sont des constructions culturelles. L’éducateur doit être au clair sur les valeurs individuelles et collectives qu’il représente, Partenariat / Formation : C’était deux pôles du world café, mais ils étaient les plus transverses, ils étaient repris comme nécessité dans tous les autres.

Oscar le collembole

Le repas a été un moment très réussi avec des spécialités qui arrivaient d’un peu partout…bon la prochaine fois on ramène du pain en plus et un cubi de vin bio c’est promis et aussi plus de fruits ! Parmi les exposants du forum ont été particulièrement remarqué, « Oscar » le collembole qui a l’ambition de devenir président ! Delphine Grinberg auteur des « Terriens malins » qui a animé des milliers d’enfants avec des lettres aux présidents de tous les pays au moment de la COP 21 et le lombricompost de vers la terre. Et dans l’après-midi, pendant le world-café les esprits ont été alimentés par la musique des instruments fabriqués avec des objets de récup de l’association Talacatak.

90 enfants chantent pour la Terre : standing ovation !

Pour clore la journée Florence Herrero, adjointe à l’EDD à la mairie du 20ème et professeure des écoles dans le quartier qui a joué un rôle de premier plan dans la réussite de cette journée, avait mobilisé 90 enfants et leurs encadrants qui nous ont donné trois chansons très bien venues à ce moment de la journée, des parents étaient là avec nous, les enfants ont fait un tabac !

200 participants = 200 Assises en territoire

Nos deux grands témoins Noémie Berthelot de Planète sciences et Frédéric Sergent de la Plateforme d’EEDD franc-comtoise ont fait toute la journée une belle récolte de mots en passant dans les ateliers, les conversations, les discours... Ce qui revient le plus c’est : « formation, co-formation, multi-acteurs, intergénérationnel, valoriser, initiative, transmission, émancipation, intelligence collective, interpeller les citoyens… Ils relèvent la « bonne énergie, des échanges, des sourires…une belle réussite du buffet réalisé à la mode « auberge espagnole » zéro gaspi, zéro déchets. » Ils conclueront en disant que puisqu’on étaient 200 participants à l’ouverture, il fallait 200 assises en territoire à l’arrivée et ils ont dit : « éduquer à l’environnement c’est la dimension humaine de la transition écologique ».

Un appel à oser ! « faire est possible »

Pour le CFEEDD, Guillaume Touzé secrétaire fédéral du SGEN-CFDT dit : « Ce n’est plus le temps des discours mais le temps du rebond. Pas une conclusion non plus, puisque La Conclusion aura lieu après les assises en territoire en novembre 2018. Le collectif français pour l’éducation à l’environnement vers un développement durable vous remercie pour cette journée. Journée d’ouverture, Journée de lancement pour faire Le plein d’énergie à partager. Partager et remettre en jeu tous les questionnements, découvertes... découverte des autres acteurs en particulier. C’est un appel à Oser des Initiatives dans les territoires. Oser les Partenariats, la Diversité, la Co-Action entre sphères d’acteusr. Oser l’inter-générations, si on a quelque chose à transmettre c’est bien l’idée que faire est possible ! Comme l’a dit Émilie, 200 personnes à l’ouverture c’est 200 assises en Territoire. Les premières auront lieu très bientôt en Guyane, puis dans la région Centre Val de Loire en mars 2017 ».

Organisons des Assises de l’EEDD dans nos territoires

Nous avons eu une très belle ouverture du quatrième cycle d’Assises de l’EEDD le 17 octobre 2016. Après le premier qui s’est clos à Lille en 2000, le deuxième clos à Caen en 2009, le troisième à Lyon en 2013, à chaque fois co-organisé entre les GRAINEs et le CFEEDD, nous repartons à l’aventure. Ces événements ont été l’occasion de 22, puis 65, puis 95 Assises en territoire. En 2012-2013 ce sont plus de 8000 personnes qui se sont mobilisées pour que l’EEDD se développe dans notre pays. Alors oui, toutes et tous, osons créer nos assises chez-nous, dans notre territoire pour nourrir la synthèse de novembre 2018.

A suivre

Roland Gérard codirecteur du REN, coprésident du CFEEDD.

Cet article est consultable en ligne.

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